mercredi 8 mars 2017

Les questions de la semaine n°18 - Solutions et résultats.

Les semaines se suivent et se ressemblent : de nouveau, Simon et Sullivan sont victorieux, en remportant respectivement deux points et un point. Bravo !


Le texte proposé hier est un extrait du deuxième chapitre de Pierre et Jean. Ce court roman a été écrit par Maupassant en trois mois, durant l'été 1887.

L'histoire, inspirée à Maupassant par un fait divers (1) ainsi que par l'expérience d'un ami, est celle de la rivalité entre deux frères : Pierre et Jean Roland. Au début du livre, Jean, le cadet, hérite de toute la richesse de Léon Maréchal, un vieil ami de la famille ; Pierre, lui, ne reçoit rien... Pourquoi une telle différence ? La réponse ne tarde pas à provoquer l'amertume et la jalousie de l'aîné, comme cela se ressent dans l'extrait cité hier, marqué par la lassitude de Pierre et son envie de partir vers des destinations exotiques...

Ce roman se déroule en Normandie, dans la ville du Havre et les communes alentour, également fréquentées par les peintres impressionnistes. Ainsi s'explique la ressemblance entre certains tableaux et des passages du livre, d'autant que les deux cherchent à traduire des émotions passagères et à saisir des impressions (2). 

Au chapitre 2, la rêverie de Pierre face à la rade du Havre et à ses bateaux de toutes sortes rappelle le tableau de Monet ci-dessous, peint à Sainte-Adresse, la commune voisine :

Claude Monet, Terrasse à Sainte-Adresse, 1867.


Au chapitre 5, la promenade de Pierre à Trouville fait penser à ces toiles de Monet :
     En moins d’une heure on parvint au port de Trouville, et comme c’était le moment du bain, Pierre se rendit sur la plage.
Claude Monet, Sur les Planches de Trouville, 1870.
     De loin, elle avait l’air d’un long jardin plein de fleurs éclatantes. Sur la grande dune de sable jaune, depuis la jetée jusqu’aux Roches-Noires, les ombrelles de toutes les couleurs, les chapeaux de toutes les formes, les toilettes de toutes les nuances, par groupes devant les cabines, par lignes le long du flot ou dispersés çà et là, ressemblaient vraiment à des bouquets énormes dans une prairie démesurée.
Claude Monet, Hôtel des Roches-Noires à Trouville, 1870.
     Et le bruit confus, proche et lointain des voix égrenées dans l’air léger, les appels, les cris d’enfants qu’on baigne, les rires clairs des femmes faisaient une rumeur continue et douce, mêlée à la brise insensible et qu’on aspirait avec elle.
Claude Monet, La Promenade et la plage à Trouville, 1870.


Quant à la fin du roman, elle pourrait ressembler à ceci :

Camille Pissarro, L'Anse des pilotes et le brise-lames est,
Le Havre, après-midi, temps ensoleillé
, 1903. 

Pierre et Jean est un roman accessible que vous pouvez découvrir ici, à partir de la page 33.

A très vite !


(1) Ce fait divers a également inspiré l'écrivain Edouard Estaunié (1862-1942) qui en tira un roman intitulé Un Simple, publié en 1891 et dédié à Maupassant.

(2) Lors de sa publication, Pierre et Jean fut précédé d'un texte intitulé "Le Roman", dans lequel Maupassant affirme que le romancier doit produire "l'émotion de la simple réalité".

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