mercredi 26 avril 2017

Les questions de la semaine n°23 - Solutions et résultats.

Bravo aux vainqueurs d'hier !

Le document 1 est l'affiche du dernier film d'animation du dessinateur et réalisateur japonais Hayao Miyazaki. Ce film sorti en 2013 est la biographie romancée de Jirō Horikoshi, l'ingénieur qui conçut des modèles d'avion pour l'armée japonaise. Le titre est une citation extraite du poème "Le Cimetière marin", rédigé par l'écrivain français Paul Valéry et publié en 1920. 


Le document 2 est un tableau de Claude Monet. La jeune fille qui pose dans le vent est Suzanne Hoschedé, l'une des six enfants d'Alice Hoschedé, la deuxième compagne du peintre. Après la mort de sa première femme Camille, Suzanne devient l'un des modèles préférés de Monet. Cet été-là, elle a vingt ans. Alors qu'il l'aperçoit se promener non loin de sa maison de Giverny, l'artiste s'écrie : "Mais c'est comme Camille à Argenteuil ! Eh bien, demain, nous y reviendrons et tu poseras là."

En la voyant ainsi, gracieuse avec son ombrelle, il est en effet difficile de ne pas penser à Camille dans La Promenade, une toile réalisée dix ans auparavant. Très similaire au niveau du cadrage et de la composition, Camille y est représentée avec le petit Jean - le fils du couple - à ses côtés. 

Claude Monet, La Promenade, 1875.

Claude Monet, Jeune Fille à l'ombrelle tournée vers la gauche, 1886.
Au niveau de la ceinture une fleur fait comme une tache rouge.
Peut-être est-ce là encore un clin d’œil à Camille et à la fameuse toile des Coquelicots
dans laquelle elle apparaissait en 1873.

Ce tableau a inspiré l'affiche du film de Miyazaki, preuve du rayonnement et de l'influence considérables de Monet encore de nos jours :

- Les deux silhouettes féminines se ressemblent : même vue de profil, même clarté des vêtements, même taille marquée, mêmes accessoires (chapeaux et ombrelles). 

- Le vent souffle dans les deux images : il fait gonfler les jupons et fait pencher les herbes du premier plan. 

- Le cadrage en contre-plongée (c'est-à-dire que le spectateur semble plus bas que le sujet représenté) laisse une grande place au ciel bleu et à la course folle des nuages sur lesquels se dessinent les silhouettes des jeunes femmes.

Pour terminer la démonstration, observez cet autre tableau de Monet, je pense qu'il n'est pas non plus inconnu au réalisateur japonais... Qu'en dites-vous ?

Claude Monet, Dans les Bois de Giverny : Blanche Hoschedé à son chevalet et Suzanne Hoschedé lisant, 1887. 

A très vite...


Le vent se lève !… Il faut tenter de vivre !
L’air immense ouvre et referme mon livre,
La vague en poudre ose jaillir des rocs !
Envolez-vous, pages tout éblouies !
Rompez, vagues ! Rompez d’eaux réjouies
Ce toit tranquille où picoraient des focs !

Paul Valéry, dernière strophe du poème "Le Cimetière marin".

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